Une nouvelle étude montre les dangers que représente le Bisphénol A (BPA) pour la santé mais cette fois-ci dès la vie in utero.
L’École de santé publique de l’Université Harvard (Harvard School of Public Health) a publié lundi une étude démontrant que les fillettes exposées au Bisphénol A, lorsqu’elles étaient in utero, présentent davantage de troubles comportementaux à l’âge de 3 ans que celles dont la mère avait absorbé un niveau plus faible de BPA. Les troubles comportementaux se traduisent par de l’hyperactivité, de l’anxiété, de la dépression, de l’agressivité et par un contrôle plus faible des émotions.
« Aucun des enfants ne présentait un comportement anormal sur le plan clinique, mais certains d’entre eux avaient plus de troubles comportementaux que d’autres. Ainsi, nous avons mis en évidence une relation entre les concentrations en BPA des mamans et des enfants et ces comportements différents », a déclaré le chercheur Joe Braun, principal auteur de l’étude.
L’étude a porté sur 244 mères et leurs enfants dans la région de Cincinnati, en Ohio, au Nord des États-Unis. Des échantillons d’urine ont été collectées chez la mère à 16, 26 semaines de grossesse et à la naissance ; puis chez l’enfant à 1, 2 et 3 ans. L’étude s’est ensuite basée sur des questionnaires remplis par les parents sur le comportement de leur enfant. L’équipe de Joe Braun a constaté que 85% des échantillons des mères ont révélé la présence de BPA contre 96% chez les nourrissons.
« Cette tendance est plus prononcée pour les filles, ce qui suggère qu’elles sont plus vulnérables que les garçons à l’exposition au bisphénol A in utero », rapporte l’étude publiée dans le journal Pediatrics de lundi. En effet, le rapport entre ce perturbateur endocrinien et les troubles comportementaux n’a pas pu être clairement établi pour les garçons.
Au regard du faible nombre d’échantillons, les scientifiques demandent à ce que les recherches continuent et à ce que d’autres soient menées sur le Bisphénol A. Se basant sur les résultats, ils invitent les femmes enceintes à minimiser leur exposition en évitant au maximum les aliments en conserves ou emballés.
Rappelons que le Bisphénol A est déjà interdit en France dans les biberons. L’Assemblée Nationale a voté pour que ce composé chimique soit définitivement interdit pour l’ensemble des contenants alimentaires à partir de 2014 (dès 2013 pour les produits pour les enfants de moins de 3 ans).
Bonjour !
Je viens tout juste de terminer la lecture de « notre poison quotidien » de M-M Robin (Arte eds) et je vous encourage vivement à le lire car sa partie IV traite des perturbateurs endocriniens et que c’est captivant (pour ne pas dire autre chose) 😉