Laurent Guillou et Stéphane Rouxel, deux anciens salariés dans l’agroalimentaire, ont été intoxiqués par des pesticides qui servaient à conserver des céréales destinés à l’alimentation du bétail.
Les deux employés, ont annoncé aujourd’hui avoir engagé une triple procédure aux Prud’hommes contre leur ancien employeur, la société Nutréa, filiale de Triskalia, le plus important groupe d’agro-alimentaire de Bretagne (4 500 salariés et 20 000 agriculteurs adhérents). Ils veulent faire condamner leur entreprise pour atteinte à leur intégrité physique et pour avoir traité des céréales avec un produit antiparasitaire, le Nuvan Total (contenant du dichlorvos), interdit depuis juin 2007.
Pourquoi utiliser des insecticides pour conserver les céréales ?
Laurent explique la situation : « On réceptionnait et transportait des céréales venant de hangars où elles étaient stockées. Mais, pour des raisons d’économies, la direction a décidé de ne plus faire fonctionner la ventilation dans ces hangars. Du coup, les céréales entreposées ont commencé à s’échauffer et ont été infestées de vermines, des milliards de charançons, de moucherons… C’était l’horreur. Pour pouvoir s’en débarrasser, l’entreprise a traité avec de fortes doses de pesticides. C’est comme ça que l’on a été intoxiqué ». [1]
L’intoxication c’est manifesté par des vomissements, démangeaisons, diarrhées, saignements de nez, raideurs dans les doigts, maux de tête, douleurs au ventre, aphtes dans la bouche, problèmes respiratoires, picotements de la langue… Les deux Bretons souffrent à présent d’un syndrome d’intolérance aux solvants et aux odeurs chimiques. Stéphane Rouxel déclare ainsi ne plus pouvoir s’approcher de produits chimiques sans souffrir de brûlures.
Après de nombreux arrêts de travail, Laurent et Stéphane se font finalement licencier pour inaptitude en juin et juillet 2011. Leur avocat, maitre François Lafforgue, déclare « on intoxique des salariés, ils tombent malades et on s’en débarrasse, c’est trop facile. Nous allons contester le licenciement pour inaptitude au conseil des prud’hommes ». Désormais chômeurs, ils sont soutenus dans leur action par l’association Générations Futures, l’union syndicale Solidaires, l’association Phyto-victimes et Attac.
François Veillerette, porte-parole de Générations Futures explique que « toutes les populations professionnelles exposées aux produits phytosanitaires sont potentiellement victimes ». Sont ainsi non seulement exposés, les agriculteurs, mais également les dockers, douaniers, magasiniers, chauffeurs routiers, logisticiens, les ouvriers des usines de traitement du bois, les jardiniers, etc. Sans parler des fruits et des légumes que nous mangeons, l’extrait du reportage suivant montre comment les insecticides arrivent dans nos assiettes chaque jour.
Faire des économies sur le stockage de céréales par des insecticides n’est pas nouveau et ne concerne pas que l’alimentation destinée aux animaux.
Vous pouvez placer le curseur sur 8:55 minutes pour voir directement la séquence sur le stockage du blé.
« Conséquence, on retrouve dans la farine jusqu’à 1000 fois plus de résidus d’insecticides de stockage que d’insecticides utilisés lors de la culture du blé ».
Vous pouvez voir la suite du reportage ici : Manger peut-il nuire à la santé ? – Part 3
Sources Principales :
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Bonjour,
Je serais curieux de savoir quel est le seul groupe un tant soit peu respectueux de ses consommateurs qui exige la farine non dangereusement contaminée lors du stockage ?
A.D.