Attention au thon que vous trouvez dans les rayons !
Plusieurs entreprises espagnoles sont suspectées de transformer artificiellement du thon ordinaire en thon rouge.
France 3 Languedoc-Roussillon, qui a révélé cette information, affirme que ces sociétés injecteraient, dans le poisson, un cocktail de colorants interdits composé de nitrates, nitrites et même de Bétadine ! Le but est de faire passer le thon classique pour du thon rouge (plus prisé et goûteux) à un prix jusqu’à 30% moins élevé.
Nombreux sont les mareyeurs qui sont révoltés face à ces pratiques. Un mareyeur de l’Hérault s’exclame « Ces produits chimiques dangereux sont importés en France à des prix incohérents avec la vérité du marché et peuvent entrainer des risques sanitaires ». D’après Europe 1, les risques sanitaires liés aux produits injectés ne sont pas les seuls car le poisson serait également conservé à des températures « plus basses que les normes requises ».
Des enquêtes sont actuellement menées par la Répression des Fraudes et un échantillon est en cours d’analyse à Marseille en ce moment même.
Petit rappel sur le thon rouge
Selon Greenpeace, « les captures autorisées sont bien supérieures aux recommandations scientifiques » et de plus, les captures réelles dépassent les quotas autorisés. En 2007, la France par exemple, a déclaré 10 000 tonnes de prises alors que son quota était de 5000 tonnes. « En 20 ans, avec l’avènement de la pêche industrielle à la senne, le nombre de thons rouges adultes, capables de se reproduire a diminué de 80% selon les scientifiques ».
La surpêche menace l’espèce de disparition et affectera l’emploi des petits pêcheurs. Au début des années 2000 dans la Méditerranée, 1/3 des bateaux pêchant le thon rouge sont des bateaux industriels (thoniers-senneurs de plus de 40m) qui pêchent à eux seuls 90% du thon rouge. Cette activité démesurée est monospécifique contrairement aux pêcheurs artisanaux qui pêchent un petit peu de tout.