L’InVS (Institut de Veille Sanitaire) a publié il y a quelques jours les résultats d’une étude (réalisée en 2006-2007) sur les concentrations de polluants dans l’organisme de la population française.
Au total 42 substances ont été étudiées concernant métaux (plomb, cadmium, mercure…), pesticides et PCB. Ce rapport est d’autant plus intéressant qu’il compare les niveaux de concentrations de ces polluants avec ceux de nos voisins européens et américains.
L’exposition aux métaux
Bonne nouvelle, la concentration de plomb dans le sang a baissé de 60% depuis la dernière étude de 1995, ce qui montre les efforts faits en France (suppression du plomb dans les carburants, peintures et canalisations).
La concentration de cadmium dans les urines est semblable au reste de la population européenne. Le cadmium est un métal utilisé dans des alliages, pour envelopper les métaux sensibles à la corrosion, dans les piles et les batteries). Il est important de préciser, comme le fait l’InVS, que le taux est fortement influencé par le tabagisme et qu’il augmente avec l’âge car le corps ne l’élimine pas.
Les français sont en revanche plus contaminés par le mercure que les allemands et les américains, même si leurs taux sont inférieurs à ceux des espagnols. « On explique ces écarts par la différence de consommation de poisson dans ces pays puisqu’il constitue le principal apport de mercure par alimentation » nous explique l’InVS.
Exposition au pesticides
Si les niveaux des pesticides organochlorés (DDT ou lindane qui sont maintenant quasiment interdits partout) sont « globalement faibles », un dérivé du paradichlorobenzène, une substance présente dans les antimites, les désinfectants ou les désodorisants pour les toilettes, a par contre été retrouvé à un taux élevé ! Les pesticides pyréthrinoïdes (agriculture, horticulture, usage domestique, etc.) ont également été retrouvés à des taux plus élevés qu’aux Etats-Unis et qu’en Allemagne.
La France est le 1er pays consommateur de pesticides en Europe, il n’est donc malheureusement pas surprenant d’en retrouver en plus grandes quantités dans notre corps.
Exposition aux PCB (polychlorobiphényles)
« De la même manière, pour les PCB, les niveaux sont plus élevés en France que ceux observés aux Etats-Unis et en Allemagne. » alerte l’InVS. Rappelons-le les PCB, utilisés massivement entre les années 1930 et 80 en tant qu’isolant électrique, sont des contaminants très persistants dans l’environnement. On en retrouve dans l’air mais ils sont surtout véhiculés par les cours d’eau touchant poissons, mammifères, oiseaux, etc. contaminant ainsi toute la chaine alimentaire. Leur production a pourtant été arrêtée en 1985 et leur utilisation depuis 2010…
Suite fin 2012…
L’InVS commencera une nouvelle enquête nationale de biosurveillance fin 2012 pour pouvoir connaitre les évolutions par rapport aux données existantes tout en élargissant l’étude à une centaine de substances (perturbateurs endocriniens par exemple).