Des chercheurs de l’INRA de l’unité Xénobiotiques à Toulouse montrent, par des cultures cellulaires, que le BPA pénètre le corps par voie cutanée [3]. En août 2010, des chercheurs américains se sont aperçus que les hôtes d’accueil et les caissières avaient, dans leurs urines, sang et liquide amniotique, des taux de BPA beaucoup plus élevés que la moyenne. En effet il est présent sous forme libre dans la majorité des « papiers thermiques » (tickets de caisses enregistreuses, reçus de paiement …). Le BPA, présent dans de grande quantité, y est utilisé comme un révélateur de la coloration d’impression.
Partant de ce constat, les chercheurs de l’INRA ont fait des tests sur des explants d’oreilles de porc et ont constaté que qu’elle que soit la dose de BPA déposée, les deux tiers, environ, traversaient la barrière cutanée !
Notons que face à cette nouvelle le groupe Super U a décidé de supprimer les tickets de caisse imprimés sur du papier thermique dans ses 1 400 magasins.
La réaction est très différente d’un pays à l’autre. Le Canada, par exemple, a réagi très rapidement, n’attendant pas les confirmations sur les risques que nous avons aujourd’hui, pour interdire le BPA. Fin 2006, le ministre Clément a déclaré « nous nous sommes empressés de prendre des mesures à l’égard du bisphénol A, parce que nous croyons que c’est notre devoir d’assurer que les Canadiens et notre environnement ne sont pas exposés à un produit chimique potentiellement nocif ». En avril 2008, le Canada avait annoncé qu’il voulait interdire les biberons en polycarbonate contenant du BPA. En octobre 2010, le gouvernement canadien a affirmé, malgré les pressions des industriels et de la Chine, qu’il ajoutait le BPA à la liste des substances toxiques.
L’Australie et plusieurs états américains ont également interdits le BPA.
Le Danemark a imposé une interdiction qui concerne tous les produits pour l’alimentation des enfants de 0 à 3 ans.
En France, depuis le 1er Janvier 2011 la fabrication et la commercialisation des biberons au BPA sont interdits.
L’Union Européenne a décidé d’interdire la production de biberons contenant du bisphénol A en mars 2011 et sa commercialisation à partir de juin.
Des associations se mobilisent comme la Ligue contre le cancer qui a mis une pétition en ligne en demandant un étiquetage systématique du bisphénol A et son interdiction (ici).
Il faut trouver des matières plastiques (réellement) inoffensives pour l’organisme afin de remplacer le BPA. Il ne s’agit pas de remplacer un agent chimique toxique par un autre. Cette avancée lente pourrait également se justifier, en partie, par les différentes études sur les autres matières de substitution.
Mais il y a surtout une très grande pression des industriels. Leurs études, qui sont menées par des laboratoires financés, affirment que le BPA n’est pas dangereux pour la santé comme le montre M. Welshons et M. Von Saal [4]. 11 études financées par les industries chimiques ne montrent aucune nocivité alors que 90% des 104 études indépendantes montrent un risque possible. Certains groupes tels que Elipso (une entreprise de l’emballage plastique souple) ou encore PlasticsEurope (association européenne des producteurs de plastique) sont en désaccord avec toutes ces mesures restrictives face au BPA. Voici ce que l’on peut par exemple lire « […] les autorités sanitaires du monde entier ont conclu que les objets et matériaux à base de BPA sont sans danger dans leurs usages prévus, à la fois pour les consommateurs et les applications industrielles ». Les différentes pressions exercées montrent que l’enjeu financier du bisphénol A est grand.
Récemment l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a déclaré, dans une conférence avec 30 experts à huit-clos, que les preuves des études ne sont pas suffisantes et que la mise en place de mesures de santé publique de précaution est prématuré. Voici un discourt qui a de quoi ravir les industries chimiques. Cela a tout de suite fait réagir le Réseau Environnement Santé (RES) : « une telle conclusion est très surprenante, car elle donne l’impression que l’on manque de données scientifiques. Ceci n’est pas conforme à la réalité. On dispose en effet aujourd’hui de près de 500 études publiées selon les règles de la déontologie scientifique, dans des revues à comité de lecture c’est-à-dire validées par les pairs ».
– Préférez le conditionnement des aliments/boissons dans des récipients en verre, céramique ou en tout cas autre que du plastique. Évitez donc les bouteilles d’eau et de sodas en plastique, les aliments conditionnés sous emballage plastique et en particulier les produits gras (plats cuisinés, poisson dans de l’huile, etc.)
– Si vous achetez tout de même des bouteilles plastiques : utilisez des bouteilles composées de polypropylène (code 5 ou mention « PP » sur
– Évitez de faire chauffer des récipients en polycarbonate au micro-ondes ou de les laver avec des détergents puissants.
– Évitez les boites de conserves tapissées de résine d’époxy ou limiter tout simplement sa consommation en préférant les produits frais et non préparés.
Les effets du BPA sur l’environnement :
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madame, monsieur,
je réside dans le Gard et je souhaite réaliser une analyse médicale de la présence du BisPhénol A dans mon corps,
à quel laboratoire d'analyses je pourrai m'adresser ?
merci de me donner les coordonnées postales et téléphoniques ou email de ce laboratoire
avec mes salutations cordiales
jean-louis Dellys
04 66 52 70 15
Bonjour,
A noter que très récemment, le parlement a voté l'interdiction pure et simple du bisphénol dans les emballages alimentaires. L'interdiction n'interviendra qu'en 2015, c'est bien dommage.
C'est bien la preuve que c'est un risque à prendre très au sérieux.
Salutations
Bonjour à tous, mon cuiseur-vapeur utilise des récipients en plastique de catégorie 7, qui sont donc soumis à une forte chaleur due à la vapeur. Est-ce dangereux, sachant en plus que je l'utilisais tous les jours pour cuire mes légumes ? J'étais heureux de manger sainement en changeant mes mauvaises habitudes alimentaires depuis peu, et j'apprends qu'en réalité je me faisais peut-être encore plus de mal qu'avant. Merci d'avance pour votre précieuse réponse, car je n'en ai pas trouvée ailleurs.
Modèle référence de mon cuiseur-vapeur : PROLINE FS2
Bonsoir,
Depuis le 25 mai 2013 j'ai un appareil d'orthodontie en polycarbonate dans la bouche.
J'ai depuis le début de ce traitement des rougeurs qui sont apparues à la commissure des lèvres.
Je pensais que cela provenait d'une trop grande salivation.
Mes troubles se sont aggravés j'ai maintenant des petites crevasses autour des commissures des lèvres.
Est-ce une allergie?
Mes muqueuses ont l'air de bien se porter, c'est la peau de mon visage qui souffre.
Pouvez-vous me dire comment je pourrais le savoir
Merci
Viviane
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