Un rapport paru hier par l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité de l’Alimentation, de l’Environnement et du travail), intitulé « Evaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement » dresse un constat mettant en avant les déséquilibres et problèmes liés aux régimes.
Cette agence publique a étudiée pendant un an 15 régimes alimentaires (dont les célèbres régimes : Dukan, Cohen, Fricker, Mayo, Atkins, Chrononutrition, Weight Watchers, Montignac etc.) et en a tirée les conclusions suivantes :
La grande majorité des régimes entrainent des déséquilibres nutritionnels. Le président du groupe de travail, Jean-Michel Lecerf, de l’institut Pasteur de Lille affirme « Les régimes disponibles contiennent beaucoup trop peu de fibres, de vitamines, de minéraux, de glucides et, à l’inverse, beaucoup trop de sel ». Tout ceci est bien sur néfaste pour l’organisme et peut être un réel danger. Le régime peut diminuer la masse osseuse, augmenter donc les risques de fractures, engendrer des calculs biliaires avec les régimes hypocaloriques voire même le cancer avec les régimes pauvres en fibres et glucides complexes !
Le rapport tient également à mettre en garde certaines personnes pratiquant ces régimes comme par exemple les enfants qui peuvent être sujets à des « perturbations de la croissance » ; les personnes âgées avec le « risque de dénutrition » ; les sportifs avec des « troubles hormonaux » ; les adolescentes avec des troubles possibles d’ovulation. A ceci se rajoute les situations physiologiques à risques de certaines personnes.
Autre problème de taille, « 80 % des sujets reprennent du poids un an après la fin de leur régime » d’après l’ANSES. Le docteur Lecerf affirme que » Chaque régime est moins efficace que le précédent, et la reprise de poids plus importante ». Le rapport préconise de pratiquer du sport pour limiter la reprise poids et surtout de limiter les apports énergétiques en fonction de son activité. De plus » Rien ne peut remplacer, en terme de santé, une alimentation équilibrée, diversifiée ».
« 60% des femmes et 44% des hommes souhaitent peser moins. » (ANSES)
Le gros problème mis en avant par ce document est l’absence d’encadrement pour les personnes qui font un régime. Le spécialiste affirme « la science de l’obésité ne doit en aucun cas être faite par des médecins par correspondance ». Il faut selon lui s’adresser à un médecin compétent (médecin nutritionniste, endocrinologue, diététicien, psychologue,etc.) qui s’occupe réellement de la santé du patient au lieu de se précipiter sur un régime. Les régimes sont donc des « pratiques à risques » selon le rapport. La prise en charge de l’obésité doit « viser une réduction adaptée et prudente du poids, planifiée précocement (afin de pouvoir agir sur les facteurs à l’origine) puis une stabilisation avec des moyens appropriés, tout en veillant à préserver l’état de santé physique et psychologique à moyen et long terme. »