Historiquement, la jachère est l’ensemble des pratiques culturales de préparation des terres arables pour l’ensemencement. Le terme désigne aussi, par métonymie, cette terre elle-même.
Cette préparation consiste en plusieurs labours dont le but est de détruire les adventices, ensevelir la fumure et accélérer la décomposition de la matière organique.
Contrairement à l’idée couramment admise, notamment dans la plupart des dictionnaires, la jachère n’est pas un repos de la terre. En effet, la reconstitution des stocks minéraux du sol est beaucoup plus lente. Sans apports extérieurs de fumier, il n’y a pas de renouvellement de la fertilité. La jachère n’est pas non plus pâturée par les animaux puisqu’il s’agit de terre nue. À ce titre, la jachère doit être distinguée de la friche, où la terre est laissée à l’abandon pendant un certain nombre d’années et seulement pâturée par les animaux.
• Avant l’ère industrielle
• Dérive du sens
• Sens moderne
En Europe, la pratique de la jachère était commune avant l’apparition de l’agriculture moderne et notamment des fertilisants minéraux. Elle entrait dans le cadre d’un assolement et permettait, pendant la troisième année de l’assolement, dite année de jachère, de reconstituer les réserves minérales du sol par l’apport de fumier et les labours. Dans la petite région de France où c’était un terme vernaculaire (Île-de France, Artois, une petite partie de la Normandie et de la Champagne), les cultivateurs ont toujours désigné sous ce nom une suite d’opérations de travail du sol (labours, hersages…) destinées d’abord à nettoyer le sol des mauvaises herbes, ensuite à préparer le lit de semence d’une céréale semée en automne. Son objectif même empêchait l’établissement de toute végétation susceptible de fournir du fourrage en quantité autre que négligeable ; et elle était par ailleurs très consommatrice de travail, tant humain qu’animal. Jachérer c’était labourer plusieurs fois, chaque labour ramenant à la surface des graines de mauvaises herbes qui germaient, le labour suivant détruisant ces mauvaises herbes.
La jachère était nommée versaine en Lorraine et dans les Ardennes, sombre ou somard en Bourgogne et Franche-Comté, terre à soleil en Bresse et dans les Dombes, estivade dans le Massif central.
Le sens de jachère va peu à peu dériver sous l’influence d’ouvrages de botanique écrits pour les propriétaires terriens par des lettrés urbains. Méconnaissant parfois le travail agricole et la nature exacte de la jachère, ils ne voient dans celle-ci qu’une pratique archaïque. La confusion entre jachère et friche apparaît déjà au XVIème siècle. Au XVIIIème siècle, la pratique de la jachère, jugée non rentable, a été combattue. L’un de ses plus vigoureux adversaire fut l’agronome Victor Yvart, au début du XIXème, ou encore Arthur Young. L’influence de Victor Yvart fut déterminante, en particulier dans le sens de terre au repos donné à la jachère dans les dictionnaires, malgré les tentatives de réfutation d’agronomes renommés tels que Pierre-Paul Dehérain. Au cours du XIXème, l’invention de nouveaux outils limitant la prolifération des mauvaises herbes et l’introduction d’engrais chimiques conduisirent à abandonner complètement la pratique de la jachère.
Le vocable de jachère est réapparu, depuis 1992 en Europe, dans le cadre de la politique agricole commune comme une mesure d’ordre économique destinée à limiter la surproduction dans certaines cultures, notamment les céréales. Les agriculteurs doivent « geler » une partie de leurs terres en échange d’une rémunération. Ils n’ont pas le droit d’utiliser cette surface. Cependant, en cas d’année sèche, le pâturage des jachères peut être autorisé comme dans 34 départements français en 2006. Des mesures similaires existent aux États-Unis.
La suppression de la jachère obligatoire a été entérinée par la commissaire Mariann Fischer Boel en 2008, les agriculteurs pouvant continuer à mettre en jachère volontaire 10 % de leur surface.
Les agriculteurs peuvent utiliser leur jachère dans un but environnemental, en contractualisant avec par exemples les chasseurs, apiculteurs ou communes l’implantation de jachère faune sauvage, pollinique ou florale.
Cette jachère règlementaire n’a aucune parenté avec la jachère « historique ». On lui préfèrera l’appellation de « gel des terres ».
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